Bonjour à toutes,
Merci de m’accueillir chez vous. Je vous écris dans le but d’avoir des conseils, des témoignages, des perspectives face à mon projet d’adoption. J’apprécierais d’avoir le point de vue également de personnes qui oeuvrent en Centre jeunesse.
Je serai bientôt âgée de 24 ans. Je suis étudiante universitaire en intervention sociale et cumule des expériences de travail dans ce domaine. Depuis quelques temps, l’envie de fonder une famille fait son nid dans mon esprit. Or, je n’ai pas de conjoint. Je sais cependant qu’il est possible pour des personnes célibataires de fonder une famille ou d’adopter un enfant et cela ne me fait pas peur étant issue d’une famille nombreuse menée par une mère cheffe de famille monoparentale, bien que je sais que c’est quelque chose de difficile. Mais je sais ce que ça implique et je sais que j’ai l’énergie pour ça.
Je prévois compléter une maitrise dans mon domaine dès l’année prochaine. Suite à cela, je ne sais pas ou j’en serai rendue dans mon désir de poursuivre mes études ou si mon désir d’enfant sera plus fort. On me dit que ça prend de 7-8 ans avant d’avoir « accès » à son enfant à la banque régulière d’adoption. Je suis prête à attendre le temps qu’il faudra et je sais que je n’aurai pas un enfant « idéal », que je vais avoir un enfant marqué par la vie et qui le communiquera de diverses façons. Mais ayant travaillé avec des familles en difficulté, je suis prête à cela également.
J’ai également connu des problèmes de l’ordre de la maladie mentale dans mon adolescence, or, je suis en processus de rétablissement depuis 6 ans et je me porte de mieux en mieux. Je travaille à temps partiel, j’étudie à temps plein, je m’implique bénévolement dans ma communauté, j’ai remporté plusieurs prix et reconnaissances pour mon engagement social et communautaire, je donne aussi des conférences. Je suis suivie régulièrement par un psychiatre et je prends une médication tous les jours depuis 6 ans. Ma crainte réside en le fait que je suis au courant de plusieurs histoires d’individus vivant avec des diagnostics de maladie mentale qui ont été systématiquement écartés (et ce, avant évaluation psychosociale) de la possibilité d’adopter des enfants. En d’autres mots, ils ont vécu de la discrimination. Je crains de vivre une situation similaire, mais je suis prête à me battre sur toutes les tribunes parce que je considère que mes difficultés passées sont un atout immense pour donner de l’amour à un enfant des centres jeunesse, à un enfant ayant été marqué très tôt par des expériences de vie difficiles.
J’ai déjà contacté le CJ et j’ai expliqué un peu ma situation. J’attends leur réponse. Je ne suis pas prête à être évaluée maintenant car je n’ai pas encore les conditions optimales pour accueillir un enfant. J’aimerais être évaluer à la fin de mes études soit dans 2 ans environ. Or je ne sais pas si l’évaluation se fait dès l’inscription à la banque d’adoption régulière.
Auriez-vous des conseils pour moi pour maximiser mes chances face à ce projet de vie ?
Merci infiniment,